Journée nationale de la femme au Niger : célébrons la femme nigérienne conservatrice naturelle de la tradition et pilier de la société, à travers l’œuvre du cinéaste Moustapha Alassane

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Depuis la marche historique du 13 mai 1991 de femmes nigériennes pour revendiquer une meilleure représentation au sein de la Commission préparatoire de la Conférence Nationale Souveraine, cette date est fêtée chaque année pour célébrer l’engagement de la femme nigérienne et ses efforts dans la construction du Niger. À cette occasion nous rendons un hommage passionnel à nos mères, nos sœurs, nos femmes, nos filles, nos amies, nos collègues, bref nos joies de vivre, à travers l’œuvre de feu Moustapha Alassane, pionnier du cinéma nigérien décédé le 17 mars 2015. 

Cet hommage est une façon pour nous de contribuer à immortaliser le travail de ce monument du cinéma nigérien, consolider les bases du cinéma nigérien pour la recherche fondamentale, un domaine qui n’est pas encore assez bien doté. Trois films composent notre corpus, dont un moyen métrage et deux longs métrages et nous les traitons successivement par ordre de production.

  • La Bague du Roi Koda (1962), cette fiction de 24’est une adaptation d’une légende Djerma « qui relate une mise à l’épreuve de la fidélité de la femme d’un sujet du Roi. Le Roi récompense le pauvre pécheur pour la dignité de sa femme après avoir tenté sans succès la belle dame ».

Ici, ne voit-on pas un message, qui soulève les vices de la société ? En ce sens que la société moderne est confrontée à des cas d’infidélité des deux sexes de nos jours. Des thématiques des films des années 60-70 qui restent toujours d’actualité aujourd’hui. Moustapha Alassane n’est-il pas un « visionnaire culturel »? Cela, en montrant qu’une belle femme peut être digne dans la pauvreté et représente un modèle.

  • Le film Femme Villa Voiture Argent (FVVA, 1972), une fiction de 75’ où  « Moustapha Alassane montre le coté pervers du maraboutage, la fougue de la jeunesse avec l’amateurisme d’Ali, le téléphoniste et un aspect de la tradition djerma, qui relève le choix des parents sur le mariage de leurs enfants »

Le film FVVA nous donne une parfaite illustration dans la séquence de chez Ali le téléphoniste, qui trouva ses parents dans sa veranda, lui annonçant l’arrivée de sa femme. La maman d’Ali dans un accoutrement traditionnel joua le rôle « d’apaiseur » en appuyant les paroles du père d’Ali pour l’amener à accepter sa femme, qui fut choisie par ses parents. Toujours dans FVVA, la femme est montrée comme responsable du foyer, compagnon, conseillère de l’homme et aussi symbole de la fidélité. La fin du film, nous en donne un passage montrant la première femme d’Ali, restée fidèle au foyer après ses déboires judiciaires. 

  • Le troisième film est Toula ou le Génie des Eaux (1973), une adaptation du livre Contes et Légendes du Niger de Boubou Hama. Le film de 90’ montre « le sacrifice de la nièce du roi à la demande des divinités pour ramener la pluie et la bonne récolte suite à une sécheresse terrifiante, malgré l’opposition du fiancé de la fille à sacrifier ».

Dans le film Toula « la beauté et la bonté de la femme nigérienne » sont mises en valeur à travers la nièce unique du Roi, Toula, nom donné au Titre du Film. Une femme très belle, qui est aimée par son peuple, dans ses tenues et parures traditionnelles « partageait les feuilles qui lui restait avec ceux qui n’avaient plus rien » à cause des aléas climatiques. Pour sortir le village de la sécheresse et la famine, le Roi donne son accord, pour le sacrifice de sa nièce unique Toula pour la cause commune, ce qu’elle accepte avec dignité.

séquence du film Toula ou le génie des eaux

Du film Toula, la femme est prise comme étant protectrice de la société, à travers les œuvres caritatives de la jeune femme et le don de soi pour sa communauté. Tous les trois films, ici analysés ont un point commun qu’on retrouve dans presque tous les films de Moustapha Alassane.

Une des phrases en off, qui accompagne le récit filmique dans le film Toula en dit tout sur la préservation de nos traditions :« Ado a voulu tuer la tradition qui a tué son amour, mais la tradition était aussi puissante que son courage ».Cette tradition est incarnée par la femme, qui reste et demeure le pilier de la famille, donc de la société.

Dans cette analyse, nous avons préféré relever le côté traditionnel des films qui reflète cette société, qui tient compte des valeurs ancestrales et qui sont même d’actualité.

La femme se trouvant dans toute la gestion quotidienne de la vie courante de la communauté.  A regarder de près Moustapha Alassane n’est-il pas garant de la culture nigérienne ?  En tout cas, la femme chez Moustapha Alassane, représente : la femme, maman protectrice (Dan zaïdou, 2009), la reine et la guerrière (Samba le grand, 1977), la fidélité (FVVA : Femme Villa Voiture Argent, 1972), la libératrice et la dignité (Toula, 1973), la pieuse (La bague du Roi Koda, 1962), l’amour (Aouré, 1962). En somme, cette femme sage aux paroles respectueuses et qui incarne le respect de la tradition et de la culture.

Dr Youssoufa Halidou Harouna

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