“Tirailleurs” : Pour la reconnaissance du sacrifice de tous ces africains, de père en fils

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Affiche du film “Tirailleurs”

Sorti le 4 et 6 janvier au cinéma respectivement en France et en Afrique, le long métrage Tirailleurs (1h49mn) est une fiction sur des faits historiques portés à l’écran pour montrer l’effort de guerre des tirailleurs « africains », ces braves soldats communément appelés « tirailleurs sénégalais » lors de la première guerre mondiale. Réalisé par Mathieu Vadepied, également photographe et scénariste, le film est coproduit par Omar Sy, qui en est un des principaux personnages.

Le récit filmique entrelace des scènes de guerre où tonnent horriblement des armes lourdes, comme dans le film Rambo (1982). Sont aussi révélées les souffrances, les violences subies par certains tirailleurs au sein des régiments.

Tout commence en Afrique où une communauté peule vivait dans l’harmonie totale dans leur pure tradition (élevage de bœufs, communion, tenues locales, etc.), en somme une vie paisible, de gaité sous le soleil. Mais, c’est sans compter avec le projet déstabilisateur du colonisateur à l’affut, à la recherche de bras valides, pourchassant les africains, les jeunes surtout dans les villages pour les enrôler de force ou de gré   afin de défendre la cause de la puissance colonisatrice. Une véritable mission de sauvetage !

Dans le film, chaque séquence nous amène à un décor approprié, le réalisateur a su bien faire usage de plusieurs genres filmiques qui retiennent l’attention du spectateur, tels que : la catastrophe avec les nombreux morts dans les rangs des tirailleurs et de l’armée française, de l’humour avec la séquence de Thierno, enrôlé de force et son père Bakary Diallo (recruté), joué par Omar Sy ; de l’amour aussi dans un premier temps entre Thierno et son père, dans un second temps entre Bakary Diallo et les tirailleurs ; de l’action lorsque l’armée coloniale pourchassait les villageois sur des chevaux, elle les frappait pour les mettre à terre avant d’être acheminés et les scènes de guerre. Là, Omar Sy se retrouve bien dans ses jeux de rôle où la vivacité et l’action s’entrechoquent (Intouchables, Police) avec son regard poignant et charmant.

Autant d’éléments qu’accompagnent des musiques, des ambiances du contexte, de silence parfois, qui donnent des rythmes au film.

Tirailleurs rappelle aussi Cabascabo (1968) du cinéaste nigérien Oumarou Ganda dans lequel le tirailleur est mobilisé à l’âge de 17 ans pour la guerre d’Indochine. Mais, il est déçu une fois démobilisé, car toutes les promesses (monts et merveilles) du colonisateur ne sont que des nuages qui se dissipent facilement ou arrivent après la mort des combattants.

Tirailleurs est un film éducatif sur un pan de l’histoire africaine avec la France, raconté cette fois-ci pas par un africain, mais par un français. Ce faisant, ce film peut être vu comme une œuvre pour la reconnaissance du sacrifice de tous ces africains, de père en fils.  

Youssoufa Halidou Harouna

“Tirailleurs”, Bande-Annonce

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