En ramenant sur la scène les grands Ballets du Niger, avec la prestation le 1er juillet de la troupe Toudou d’Agadez à travers le ballet Idda, œuvre primée au festival national de la jeunesse en 1981, le CCFN Jean Rouch de Niamey inaugure une belle initiative. C’est le cas de le dire, cette démarche participe de la revitalisation du riche répertoire artistique et culturel du Niger.
La relève est assurée pour la troupe Toudou d’Agadez. Elle a bien joué sur la scène du CCFN le ballet “Idda” gratifiant les spectateurs dont certains n’étaient certainement pas nés en 1981, l’année du sacre de cette œuvre au festival de Diffa. Avec danse et chant au rythme du Tendé, les acteurs de la troupe Toudou racontent à travers cette œuvre les conditions et les critères qui encadrent la “Idda” ou le divorce en milieu Touareg. Telle que décrite la procédure du divorce se présente ainsi : Quand un homme divorce sa femme il l’a fait ramener chez elle. Son forgeron lui amène des vêtements et un ravitaillement des vivres devant couvrir une période de trois mois. Une vieille dame vient enlever tous les bijoux que la femme divorcée porte et les remplace par un morceau de tissu de blanc. La femme divorcée n’est pas autorisée à porter des habits neufs, ni à sortir au coucher et au lever du soleil, ni à saluer les hommes pendant les trois mois. Après ce délai, le mari envoie son émissaire avec d’autres cadeaux, dont un bœuf, et il informe les parents de sa désormais ex-femme qu’à partir de ce jour, si leur fille trouve un prétendant, elle peut se remarier. La femme divorcée est débarrassée des morceaux de tissu blanc et habillée de beaux habits. Ce moment est célébré, un bœuf est égorgé…
L’œuvre ainsi interprétée par les artistes la troupe de Toudou véhicule des messages, dont celui consistant à montrer que bien qu’étant parfois douloureux, le divorce doit se faire dans le respect et la dignité.
Le public a apprécié cette agréable plongée dans la tradition touareg. Un spectacle qui n’a certainement pas manqué de raviver, non sans nostalgie chez le public d’un certain âge, les bons souvenirs de l’époque où se tenait le festival national de la jeunesse, tombé en léthargie depuis quelques années.
L’organisation de la soirée Ballets du Niger est une démarche innovante du nouveau Directeur du CCFN Jean Rouch, M. Jean Michel et ses collaborateurs. Ce dont se réjouit M. Attaher Amoumoun, le Directeur de l’Alliance Française d’Agadez qui accompagne la troupe Toudou. « C’est la première fois sous notre direction que l’Alliance française d’Agadez a eu la chance de se produire avec les artistes de la ville dans cet historique et dynamique centre culturel de référence au Niger », exulte M. Attaher Amoumoun. « C’est un grand honneur pour nous, pour nos artistes mais surtout pour la culture nigérienne dont une grande partie des œuvres sombrent dans l’oubli », renchérit-il.
La Mairie d’Agadez, présidée par M. Abdourahmane Elhadji Aboubacar Tourawa s’est fortement impliquée pour organiser le déplacement de la troupe et des artistes jusqu’à Niamey. Un effort que salue le Directeur de l’Alliance Française d’Agadez. Pour lui cette nouvelle démarche initiée par le CCFN Jean Rouch est à soutenir. « Pour encore contribuer à la valorisation du riche patrimoine culturel Nigérien, on peut envisager un projet pilote avec l’appui des partenaires afin d’organiser trimestriellement des nuits spéciales au CCFN ; par exemple “Nuit de Niamey, Nuit de Maradi, Nuit de Zinder, nuit d’Agadez, etc… Ce serait aussi une autre manière de redynamiser les activités dans notre réseau culturel », se permet de rêver M. Attaher Amoumoun galvanisé par la réussite de la soirée. « Quand l’engagement et la volonté de tous y sont, les rêves deviennent réalité », ajoute-t-il, réitérant ses remerciements aux artistes pour leur mobilisation et sa reconnaissance à l’équipe du CCFN qui a pris en charge l’organisation de cet événement.
Atama Atamaze & Mousoul
Une réponse
Magnifique. Merci, cher Jean-Michel Neher.