Lancés le 6 décembre à l’hôtel Miramar de Ndjamena, les travaux de la première édition du Laboratoire de développement et de coproduction, dénommé « Les Ateliers de Toumaï » se poursuivent jusqu’au 12 décembre. Des réalisateurs, producteurs, scénaristes venus des pays africains et de la diaspora planchent sur une dizaine de projets de films sélectionnés à la suite d’un appel à candidatures.
« Les Ateliers de Toumaï » sont un laboratoire de développement et de coproduction de projets cinématographiques, « un rendez-vous du donner et du recevoir », a indiqué à l’ouverture de la rencontre le cinéaste-réalisateur tchadien Aaron Padacke Zegoubé, coordonnateur de cette initiative portée par Tchad Studio.
Le représentant de l’Institut Français à Ndjamena, M. Pierre Hubert Touchard dont l’institution est un des principaux soutiens financiers des Ateliers de Toumaï, a salué les efforts de Tchad Studio pour la création de ce cadre.
La rencontre est un cadre d’échanges entre les professionnels et amateurs du cinéma, de formation, évaluation et suivi des projets cinématographiques africains ainsi que leurs auteurs. Lors de cette première édition du Lab film de Ndjamena, 10 projets d’œuvres cinématographiques, les uns aussi intéressants que les autres venant du Cameroun(2) ; du Gabon(1) ; du Tchad(3) ; du Mali(2) ; du Bénin(1) ; du Burkina Faso(1) sont présentés, évalués. Les équipes des réalisateurs, réalisatrices et producteurs porteurs de ces projets ont une opportunité pour les développer, se former aux techniques de pitch et entrer en contact avec de potentiels partenaires de production, pour avoir un financement, des bourses de résidence d’écriture.
Entre autres activités au programme, il y a des échanges et conférences sur les fondamentaux de la production, la production déléguée, la coproduction ; des conférence débat sur le thème : Le cinéma au Sahel, quelles perspectives? Analyse des projets sélectionnés ; partage d’expérience avec le coordonnateur de Yaoundé Film Lab.
Des projections de films à l’Institut Français du Tchad sont également au menu, dont celle des films The mercy of the Jungle ou La Miséricorde de la Jungle du rwandais Joël Karekezi et Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet au nom de l’humanité, dont le réalisateur est Aaron Padacke Zegoubé, le coordonnateur des Ateliers de Toumaï.
Pour ce qui est du long métrage The mercy of the Jungle, film de 90 mn primé Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2019, il porte sur les combats impitoyables que se livrent des groupes armés et les forces régulières dans la jungle congolaise. Une fiction qui a pour contexte la guerre de 1998 dans la zone du Kivu avec ses atrocités, mais à travers laquelle le cinéaste rwandais Joël Karekezi exprime d’une certaine façon son souhait pour la paix avec la fin du cycle infernal de violence, de vengeance dans lequel est plongée cette zone depuis des années.
Quant au documentaire Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet au nom de l’humanité (90 mn, 2019), du cinéaste tchadien Aaron Padacke Zegoubé, il raconte l’aventure de la mission paléoanthropologique franco-tchadienne dirigée par le paléontologue et paléoanthropologue français, Pr Michel Brunet qui a mis à jour le 19 juillet 2001 un crâne vieux de 7 millions d’années : le fossile baptisé « Toumaï ». Une découverte qui fait du Tchad le lieu de la plus vieille présence de l’homme sur terre.
Mousoul