Au-delà du métier de journaliste (information), la critique cinématographique est une activité de réflexion dont l’objet est la création artistique (Clément TAPSOBA ; 1995). Elle s’apparente à l’analyse filmique (étude approfondie du film) et consiste à faire mieux aimer l’œuvre en la faisant mieux comprendre. L’exercice peut aussi être un désir de clarification du langage cinématographique (AUMONT, Jacques et MICHEL, Marie ; 2004). Alors, pour mieux y arriver le critique se doit de s’outiller pour cerner le récit filmique et la technicité que dégage le film.
En effet, de la manière dont un film provoque des émotions chez le spectateur, la démarche du critique doit participer à garder en éveil, en alerte les sens du lecteur ou de l’auditeur.
En plus de l’histoire du film que le cinéaste appuie artistiquement par des techniques du cinéma dont les personnages humains ou autres (comédiens), le décor, l’image, le son, le bruitage les valeurs de plans, le montage pour donner plus de vivacité, de dynamisme au récit ; lui le critique fait voir le film de manière mentale ( image mentale) comme si l’on y était à la projection ou dans son rêve.
De même, le critique agrémente sa critique en faisant appel à quelques fonctions (esthétique, symbolique, épistémique) qui ressortent du film tout en tenant compte du contexte du film. Justin Ouoro soulignait : “Comme tout langage construit, le langage cinématographique est une émanation sociale et donc le produit d’une culture” (Ouoro, 2020).
D’où l’importance du métier de critique dans la préservation et la promotion du patrimoine cinématographique pour permettre aux plus jeunes de vivre les films qui leur sont inaccessibles et aux avertis de se remémorer des créations des cinéastes.
Le critique demeure un acteur majeur de l’industrie du cinéma aux côtés de la branche commerciale, la distribution. Il promeut les films dès leur sortie et son travail transcende les générations.
Youssoufa Halidou