Ceux qui côtoient Adama Lingani lui reconnaissent un sens de l’ordre et de la mesure. Elle affiche aussi une mine calme. Des qualités qui siéent bien à son travail de costumière/maquilleuse, un des métiers techniques importants du cinéma.
« Les costumes renseignent sur l’époque d’un film, son contexte ; le maquillage donne de la couleur », explique Adama Lingani, qui a déjà consacré 17 années à ce que l’on appelle dans le jargon : HMC(habillage, maquillage, coiffure). Ama Lingani, comme on l’appelle, vient de faire sa nième prestation sur un film. Elle a bossé sur les costumes et les maquillages d’une série dont elle préfère taire le titre, comme l’exige le réalisateur burkinabè qui a sollicité son service.
De ses débuts en 2003, période où Assanatou sa sœur jumelle était à ses côtés, à ce jour, Ama a travaillé en tant que costumière /habilleuse, chef maquilleuse ou assistante sur une trentaine de films : longs, courts métrages, séries et feuilletons, sans compter les spots.
Parmi les films il y a une quinzaine de longs métrages, dont entre autres Frontières d’Apolline Traoré (Burkina Faso, 2016), Wallay ! de Berni Goldblat(2016), Œil du cyclone de Sékou Traoré ( 2014) , Etalon de bronze FESPACO 2017 ; ZinNaariya « Bague d’Alliance » de Ramatou Keita,( 2015), Prix de la meilleure image au FESPACO 2017 ; Quand les Eléphants se battent, premier prix série TV Fespaco 2007 ; Cessez-Le Feu d’Emmanuel Courcol ( 2014) ou encore Bakhita 2007 de Giocomo Cambioti, Qui sème le vent de Fred Gardon 2010.
Le bon choix des costumes, le maquillage, le décor, etc. sont des éléments importants pour la réalisation d’un film dans les règles de l’art. À défaut le film serait entaché d’anachronisme. Les costumiers/maquilleurs, font partie des techniciens ou artistes professionnels, ou comme les appellent ailleurs les intermittents du spectacle, qui travaillent pour des entreprises du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant.
Mais le travail de ces acteurs et actrices de l’ombre du 7ème art n’est pas toujours connu ou apprécié à sa juste valeur par les uns et les autres. « En cinéma particulièrement, pour les costumes c’est difficile de supporter les caprices de certains comédiens », témoigne Ama. Quid de certains réalisateurs dont l’attitude laisse à désirer ? « Une fois, un grand réalisateur m’a dit que les costumiers et costumières sont les poubelles du plateau », confie-t-elle. Ce qui ne décourage pas Ama qui du reste milite pour la promotion et la protection des droits des personnes qui sont dans le métier à travers l’Association des Techniciens Indépendants du Cinéma et de l’audiovisuel(ATIC) dont elle est la trésorière. Un engagement associatif qui va au-delà des plateaux de tournage, car Adama est aussi présidente d’une association des jumeaux.
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