Les rideaux sont tombés sur la 6ème édition de Toukountchi festival de cinéma du Niger qui s’est déroulée du 21 au 23 décembre à l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) de Niamey. Cette édition dont le thème est «Préservation et distribution numérique du patrimoine cinématographique africain : enjeux et défis», est couplée comme d’habitude à la semaine de la critique cinématographique nigérienne qui est cette année à sa quatrième édition. Aussi, l’Association Nigérienne des Ciné Clubs et Critiques de Cinéma(ANCCCC) qui porte le festival, a saisi l’occasion pour rendre hommage au doyen du cinéma nigérien M. Djingarey Maïga qui totalise environ 60 ans de d’activités dans le domaine du 7ème art.
Initié en décembre 2016 par l’Association Nigérienne des Ciné Clubs et Critiques de Cinéma (ANCCCC), Toukountchi festival de cinéma du Niger maintient sa régularité malgré les contraintes, offrant ainsi un cadre de diffusion des films du Niger, d’Afrique et même d’autres continents. Le représentant du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, l’ancien journaliste, ancien ministre et premier critique de cinéma nigérien, M. Harouna Niandou qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture de l’événement, l’a relevé et s’en est félicité. Cela, a-t-il dit, prouve que « la culture est un puissant moyen de communication, de communion, d’éducation et de compréhension des peuples ». Cette 6ème édition, a-t-il relevé, a été un succès, car 28 films d’une dizaine de pays étaient au programme. Aussi, une formation en critique cinématographique organisée par l’Association Nigérienne des Ciné Clubs et Critiques de Cinéma a enregistré la participation d’une quinzaine de participants en majorité des étudiants de l’INJSC et leurs encadreurs. C’était deux jours d’échanges enthousiastes sous la conduite de Dr Youssoufa Halidou Harouna, chercheur en cinéma et Souley Moutari, Journaliste culturel. L’initiative participe des objectifs visés par l’ANCCCC notamment la contribution à la transmission du savoir-faire et savoir-être des africains aux générations d’aujourd’hui et de demain.
Le représentant du Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou (FESPACO), M. Aboubacar OUANGO a salué et félicité le délégué général de Toukountchi festival ainsi que son équipe pour l’organisation et la tenue de cet évènement qui se tient dans un contexte sanitaire et sécuritaire. M. Aboubacar OUANGO a réitéré les encouragements de la délégation générale du FESPACO à l’endroit de la direction générale de Toukountchi pour la régularité du festival.
Les responsables de l’IFTIC ont salué le partenariat entre cette école et Toukountchi festival, qui permet à chaque édition de «faire voir les films des réalisateurs africains aux festivaliers, de recevoir des conférenciers de taille pour parler du cinéma et de l’audio-visuel et de renforcer les capacités des étudiants et des hommes et femmes de culture ».
Le délégué général de Toukountchi festival, Dr Youssoufa Halidou Harouna s’est réjoui des avancées enregistrées par la rencontre en 6 ans d’édition, tout en gardant sa ligne qui est la promotion du 7ème Art africain à travers non seulement les projections des films, mais aussi et surtout les communications thématiques animées par des hommes de culture, au profit des acteurs du Cinéma et de l’audio-visuel, et qui contribue à l’éveil de conscience de cinéphiles et même de profanes pour le développement du pays. « Avec les moyens de bord, ‘’Toukountchi’’ apporte de la visibilité au pays, affirme les talents nigériens et donne un écho au cinéma nigérien à travers des formations et de réalisations filmiques », a affirmé a souligné Dr Youssoufa Harouna.
Cette sixième édition de Toukountchi festival de cinéma du Niger a pris fin sur une note de satisfaction générale avec la cérémonie au cours de laquelle des attestations ont été remises aux participants à la formation en critique cinématographique. Une trentaine de films, séries et documentaires, ont été projetés, précédés des débats, des conférences thématiques. Aussi, l’événement a mis à l’honneur des doyens du cinéma nigérien, M. Djingarey Abdoulaye Maïga, âgé aujourd’hui de 82 ans et qui totalise 60 ans de pratique cinématographique en tant qu’acteur, cadreur, scénariste, réalisateur et producteur.
Ce Baobab du cinéma est une véritable bibliothèque dans le domaine du cinéma, avec en ce qui concerne les longs métrages fiction une filmographie d’une dizaine de films, dont L’Étoile noire (1976) ; Aube noire,(1983) ; Nuages Noirs(1979) ; Miroir noir(1994) ; Vendredi Noir,(1999) ; la Quatrième nuit noire (2009) ; Au plus loin dans le noir (2014) ; Un coin du ciel noir (2018), La Femme Noir du Village (2020), etc. Les thématiques qu’il développe dans ses films plongent leurs racines dans la société à laquelle est renvoyée sa propre image. Récemment nommé conseiller technique du Président de la République , le « Papa », comme il est appelé dans le milieu du cinéma, a eu droit lors de ce festival à une ‘’standing ovation’’, une distinction.
Mousoul
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