« Re–construire ensemble » par les arts, à partir de matériaux perdus et d’autres ressources domestiques rejetées: pneus, ferrailles, sacs plastiques, tissus, bouts de bois… c’est l’ambition exprimée à travers l’exposition collective dont le vernissage a eu lieu le 3 mars au CCFN Jean Rouch de Niamey. Les œuvres que le public peut apprécier jusqu’au 30 avril, sont issues d’une résidence de création de 5 jours associant artistes burkinabè, nigériens et français sous la houlette de l’artiste plasticien Issouf Diero, fondateur de la Rencontre internationale d’art contemporain Gnanamaya de Bobo Dioulasso.
« l’art, nous aide-t-il à mieux vivre ensemble?»
Peintures, sculptures, toiles, tissages et design industriel, ces créations à partir d’objets de récupérations, apportent des explications au sujet de la question que pose depuis une vingtaine d’années le plasticien Issouf Diero : « l’art nous aide-t-il à mieux vivre ensemble?» On peut y voir du reste la question que se pose le sens commun, concernant l’importance de l’art. Des interrogations auxquelles Issouf Diero et les artistes qui le rejoignent dans le champ d’exploration d’une création basée sur le recyclage de matériaux et objets abandonnés, essaient ainsi de répondre. Ce faisant ils s’inscrivent ainsi dans la conception selon laquelle « pour mieux vivre ensemble, l’art doit faire acte de résistance aux dérives consuméristes de nos sociétés contemporaines et montrer la voie d’une résilience créative, collective et active ».
Par son engagement, Issouf Diero, qui crée ses premières toiles et sculptures à la fin des années 1990 à partir de déchets jonchant les rues de son quartier, est devenu l’un des principaux ambassadeurs de l’art de la récupération en Afrique. Une démarche présentant un intérêt écologique en cette ère où se pose avec acuité la problématique du recyclage des déchets de toutes sortes.
Issouf Diero co-curateur de l’exposition-collective Re-construire ensemble ne cache pas sa satisfaction pour sa première expérience à Niamey avec la résidence qu’il a animée aux cotés de Bénédicte Roques (peinture, installation, design) ; Hamed Diero (toiles & tissage) ; Stéphane Degueurce (luminaire, design industriel). Issouf Diero est fier de la créativité des jeunes artistes nigériens, Karim ; Ali ; Adam ; Wassila ; Mohamed qui lui apportent des éléments de clés quant à son interrogation sur l’art contemporain au Niger. « Résidence extraordinaire, belles perspectives pour la renaissance de l’art contemporain au Niger », s’enthousiasme le directeur du CCFN Jean Rouch de Niamey, Jean Michel Neher, évoquant l’éventualité d’un « jumelage Niamey-Bobo », à travers la rencontre internationale d’art contemporain Gnanamaya dont Issouf Diero est le fondateur.
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