Le marionnettiste nigérien Cheick Amadou KOTONDI a été invité à s’exprimer sur sa profession lors d’une rencontre initiée par la plateforme des marionnettistes africains. Son intervention était suivie par ses collègues de différents pays et des journalistes.
Check Amadou KOTONDI avec ses marionnettes
Formé au Théâtre de la Fraternité de Ouagadougou au Burkina Faso, diplômé de la première promotion de l’école de théâtre de l’Union des ensembles dramatiques de Ouagadougou (Unedo) en 1990, ancien président de la commission Afrique de l’Union Internationale de la Marionnette (UNIMA) et membre du bureau exécutif de cette même union, Cheick Amadou KOTONDI n’est plus vraiment à présenter surtout dans la sous-région.
Il a été invité à s’exprimer sur sa profession lors d’une rencontre sur la plateforme des marionnettistes africains. « J’œuvre pour le développement de la marionnette un peu partout en Afrique», a-t-il lancé pour conclure la présentation de sa personne. Œuvrer pour le développement de la marionnette en Afrique est une grande cause pour Cheick KOTONDI pour lequel la marionnette est un vrai amour, “une compagne” en quelque sorte : « le métier de la marionnette occupe, vraiment, une place prépondérante dans mon quotidien. Je peux dire que la marionnette est devenue comme une épouse pour moi. Une journée ratée pour moi est de ne pas avoir été en contact avec une marionnette. Être en contact avec la marionnette, c’est écrire quelques mots sur elle ou bien lire un bouquin qui en parle.»
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Mais qu’est-ce qui l’a poussé à devenir marionnettiste ? Cheick KOTONDI explique que tout jeune il voyait des marionnettistes qui venaient de l’Est du Niger arpentant les marchés pour faire leurs exhibitions et recevoir un petit quelque chose. «Vraiment, cette magie de la marionnette m’a capté et j’ai eu cette passion qui me suit jusqu’à aujourd’hui», a-t-il précisé. « La difficulté principale que je rencontre dans mon métier, c’est un manque de reconnaissance de la marionnette. On n’arrive pas à imposer l’art de la marionnette comme un art à part entière. Il faut promouvoir la marionnette un peu partout et surtout initier les jeunes, les enfants parce qu’ils seront les porteurs demain. Une fois que les enfants aiment ce que vous faites, les adultes vont l’aimer et on va aller de l’avant», a-t-il ajouté. Et Cheick KOTONDI d’expliquer : « La marionnette a toujours existé en Afrique et au Niger. Nous avons, ici, des marionnettistes traditionnels. C’est un peu l’ignorance religieuse et l’intolérance qui ont fait que certains des marionnettistes et leurs héritiers ont un peu abandonné la marionnette. Il y a beaucoup de pays, en Afrique, qui ont des histoires de la marionnette». Relevant, tout de même : « La marionnette et le masque vont toujours garder leur complexité et leur richesse en Afrique, parce qu’ils possèdent une certaine magie qui attire et donne à voir, tant que nous, Africains, essayons de conserver cette richesse. Pour le développement de la marionnette en Afrique, je crois que tous les marionnettistes africains doivent rester dans un réseau bien déterminé ; une fois dans ce réseau constituer une association forte. De là, créer des créneaux, des réseaux de diffusion de l’art de la marionnette».
Zouhour HARBAOUI