Djéli ” Conte d’aujourd’hui ” : la tradition en question face à l’évolution des sociétés

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur google
Google+
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur linkedin
LinkedIn

Le film Djéli du réalisateur ivoirien Kramo-Lanciné Fadika sorti en 1981 est une fiction inspirée par l’oralité africaine sur les classes sociales, les rigidités des structures traditionnelles face à l’évolution du statut social.

Étalon de Yennenga, le Grand Prix du FESPACO 1976, le film Djéli est l’histoire de Fanta et Karamoko, deux jeunes  originaires du même village, poursuivant leurs études à Abidjan. Amoureux, leur union sacrée (mariage) est empêchée par les traditions ancestrales, notamment les considérations sur les castes, d’où un conflit culturel et générationnel.

Sont soulevées des questions sur les tensions entre les traditions et la modernité dans une Afrique jalouse de sa culture,  les mentalités qui restent figées, les interdits de la tradition ou des barrières sociales pour les uns, des valeurs culturelles pour les autres, qui sont conservées, préservées et promues. Des pratiques qu’on retrouve dans plusieurs pays de l’Afrique qui créent parfois la désolation, la frustration, poussant à l’irréparable.

Dans un jeu de rôle scénique de confrontation, d’opposition et d’amour, le réalisateur capte son public par des mouvements de la caméra, la musique locale et le chant du djéli(griot). Sont mis en scène dans cette fiction le choc entre les traditions ancestrales et l’évolution de la société africaine, notamment en milieu urbain en abordant les contraintes et les inégalités liées aux castes, qui persistent malgré les changements sociaux. Mais que dire de la force de l’amour face aux interdits sociaux et familiaux?

Le film “Djéli” interpelle la société ivoirienne et plus largement africaine sur les questions de classes sociales et de traditions. Il porte à l’écran les conflits entre les valeurs culturelles et les aspirations modernes, soulève des questions sur l’héritage culturel et son impact sur les relations interpersonnelles, la nécessité de la cohabitation sans jugement de valeur et la construction d’une société plus inclusive, métissée et tolérante.

Faut-il ainsi, malgré certains aspects négatifs, voir les grandes villes comme des espaces favorables au brassage culturel avec moins de contraintes. Un espace où la perception de la tradition par les jeunes est diversement appréciée.

Dans le film Djéli, le rapport entre ville et village, tradition et modernité dans la construction de l’identité individuelle et collective est abordé, de même que les complexités de la modernité en Afrique, en soulignant le défi de concilier héritage culturel et aspirations au changement.

Youssoufa Halidou Harouna

D'autres articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Entrez en contact avec nous!