Représentation des religions dans les films nigériens “Si les cavaliers…”(1981) de Mahamane Bakabe et “Mon retour au pays” (2012) de Moussa Hamadou Djingarey

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Scène d’invocation dans le film “Si les cavaliers”

Inspirés entre autres de réalités sociales, de l’oralité ou même de la littérature écrite, certains films nigériens des pionniers comme ceux de la jeune génération donnent à voir des manifestations, caractéristiques et l’importance des religions dans les récits filmiques.

La société nigérienne est fortement islamisée. Mais souvent les pratiques islamiques sont associées à celles de la religion des ancêtres ou des traditions auxquelles les gens font discrètement recours suivant leurs préoccupations. D’où, selon le cas l’importance du Malam  et du boka ou zima. Ce qu’on retrouve dans les films de certains cinéastes nigériens.

Dans le film Si les cavaliers…réalisé en 1981 par Mahamane Bakabe et qui est une adaptation de l’œuvre Si les cavaliers avaient été là… (1975) d’André Salifou, la religion musulmane apparait comme une institution respectée et garantie par les autorités coutumières. Dans ce film, dont le contexte est celui de la pénétration coloniale (sultanat du Damagaram), le sultan fait consulter le grand Malam pour qu’il lise l’avenir et guide la stratégie à adopter, savoir quand et comment entrer en action afin de vaincre le colonisateur, considéré comme « mécréant ».

Aussi, on voit dans le film que les rencontres d’échanges sont précédées d’invocations pour implorer la bénédiction d’Allah et c’est dans le même but que l’envoyé du sultan pour demander le soutien d’un émir devrait par la même occasion solliciter l’appui de malam makaho en invocations et talismans…    

Affiche du film “Mon retour au pays”

Dans le film Mon retour au pays, la représentation du marabout (nom donné à un savant, un connaisseur de la religion musulmane) qui se fait consulter pour des problèmes (santé, chômage, ascension sociale, mariage, etc) par des individus en vue de leur apporter une solution, est une transposition de la réalité. Le marabout est représenté à travers l’habillement, le plus souvent une tenue (boubou) de couleur blanche, un bonnet traditionnel, un chapelet en main ou posé sur une natte, un tapis traditionnel de prière, le client et des promesses d’argent…Quant au zima, il est représenté dans le film par son espace, sa tenue, les cauris, la consultation de la terre…Qu’il s’agisse du marabout ou du zima, tous sont consultés pour une ascension sociale,  par exemple avoir un poste de directeur.

Scène de consultation chez le marabout dans “Mon retour au pays”

Dans les deux (2) films, la religion Islam mais aussi les pratiques ancestrales occupent une place pas des moindres dans la vie sociale.  On peut retenir qu’elles sont sacrées avec des pratiques et croyances auxquelles adhère la communauté. Et les manifestations ou pratiques religieuses sont diverses d’une communauté à une autre mais là finalité est la même : la satisfaction d’un vœu.

Youssoufa Halidou Harouna

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