“Sira”: L’espoir et la force de caractère face à l’hydre terroriste

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Sira (2022) de la réalisatrice burkibanè Apolline Traoré fait partie des 15 films de la catégorie fiction long métrage en compétition officielle à la 28ème édition du Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Produit par Les FILMS SELMON et ARAUCANIA FILMS, Sira d’une durée de 100 mn a remporté quatre prix spéciaux et l’Etalon d’Argent lors de cette biennale.

Entre actions, suspens, découvertes, horreur, avec des dialogues en langues peule et française, Sira est une tragédie fictive aux caractéristiques d’un documentaire. Les thématiques développées portant sur l’exode forcé, la faim, la soif, le viol, le kidnapping, le pillage, la famille, l’abus sexuel des filles kidnappées, sont d’actualité et présentes dans le quotidien des populations du Sahel (Le Bleu de Caftan, L’envoyée de Dieu). Le film évoque aussi un sujet qui pourrait faire polémique dans le milieu : l’homosexualité.

Les populations de ces zones meurtries par le terrorisme grandissant malgré les efforts des Etats avec des déplacés internes, peuvent s’identifier à travers ce film.  

Cette fiction est l’histoire du pénible parcours de Sira (Nafissatou Cissé). L’actrice principale est à son tout premier rôle dans le cinéma. La jeune fille est violée par Yéré le chef terroriste à quelques jours de son mariage lors d’une attaque. Elle accouche suite à ce viol dans un environnement hostile (désertique) où la santé de l’enfant et de sa mère reste une grâce de Dieu.

Ce film est un véritable appel à la résilience et à l’apaisement des cœurs meurtris par les divisions communautaires. Le brassage culturel et l’acceptation de l’autre dans la différence sont des gages essentiels pour faire face à l’adversité partant du récit filmique. La relation amoureuse de Sira, la peule musulmane et son copain Jean-Sidi, chrétien, en donne une illustration même si on perçoit l’inquiétude de certains membres de la famille de la fille quand ils entendent le nom de son fiancé. Comique dans certaines séquences comme celle du repentir de Moustapha après la fornication avec une recrue, qui se vengera en fusillant son violeur. Cela suite à l’opération armée savamment orchestrée par l’espion de l’armée nationale, incarné par le grand acteur Ildevert Meda, dans un double jeu, dont celui du chef des Opérations des terroristes. Le film se termine sur une note d’espoir avec la fin sombre de Yéré le terroriste, picoté par les oiseaux, la libération des jeunes filles et les retrouvailles entre Jean-Sidi, Sira et l’enfant né du viol.

                                                                                      Youssoufa Halidou Harouna

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