“Un coin du ciel noir” du cinéaste nigérien Djingarey Maïga : le plaidoyer émouvant pour l’inclusion sociale des personnes atteintes d’albinisme

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Résultat d’une condition génétique dont la prévalence varie selon l’OMS entre une personne sur 20.000 en Europe ou Amérique et 1 cas sur 5000 ou 15000 en Afrique, l’albinisme nourrit dans certaines sociétés des préjugés qui poussent souvent à la stigmatisation. Le sort pathétique réservé aux albinos, a inspiré le cinéaste nigérien Djingarey Abdoulaye Maïga qui leur a consacré le film “Un coin du ciel noir”. À l’occasion de la 6ème édition de la Journée Internationale de Sensibilisation sur l’Albinisme célébrée le 13 juin, MediaCulture.info revient sur ce film qui se révèle comme une dénonciation du sort pathétique réservé aux albinos dans certaines sociétés, mais aussi de l’injustice tout court.

Affiche du film Un coin du ciel noir

Le sujet du film “Un coin du ciel  noir” aurait pu faire l’objet d’un documentaire.  Mais Djingarey Abdoulaye Maïga a fait des préjugés qui nourrissent des pratiques  les unes  plus mauvaises que les autres, sur les albinos le sujet de son neuvième long métrage de fiction.  Ce film d’environ 90 mn sorti en 2018 a remporté quatre prix à l’issue de la 4ème édition de Toukountchi festival de cinéma du Niger en novembre 2019, dont le Prix Paulin Soumanou Vieyra de la Fédération africaine de la critique cinématographique(FACC). Le jury avait attribué ce prix au film pour l’intérêt de son sujet humaniste, pour la défense des valeurs humaines et pour la qualité exceptionnelle de ses choix esthétiques et formels.  «Un coin du ciel noir» est un hymne à l’amour sans intérêt, à la reconnaissance du droit de toutes les races à jouir de leurs pleins potentiels et à être acceptées dans la société », ont ainsi justifié leur choix les membres du Jury.    

On entre dans le vif du film “Un coin du ciel  noir” quand une nuit sous un ciel menaçant, un jeune avocat, Tanko, rencontre fortuitement Katy, une jeune fille albinos désespérée. Élève dans un lycée, et déterminée à réussir malgré les soucis que lui impose la (sa) nature, Katy était sur le point de voir sa scolarité interrompue faute de moyens pour ses parents. Heureusement, la rencontre avec Tanko sera salutaire pour elle et sa famille.

Tombé amoureux de Katy, Tanko, engagé dans la défense des personnes vulnérables,  va devoir se battre contre les préjugés que sa famille et ses amis ont vis-à-vis de sa fiancée. Si son papa accepte sans résistance son choix, ce n’est pas le cas de sa maman, angoissée à l’idée d’être grand-mère d’enfants albinos.  

“Un coin du ciel noir” évoque aussi d’autres préoccupations, notamment les questions de justice, de politique, la corruption. D’autres sujets non moins importants comme la tradition, les valeurs sociales, la jeunesse, sont également abordés dans cette fiction. 

Le film émeut, surtout lorsque Katy évoque la stigmatisation dont les albinos font  l’objet, leurs peurs. Il est question de la réalité à laquelle sont confrontées des personnes comme Katy.  Mais il y a aussi le message selon lequel les albinos peuvent une vie comme tout le monde.  Ces personnes différentes des autres en ont le droit. Le personnage de Katy, de son vrai nom Zeynabou Seydou de l’association des femmes albinos du Niger qui a été actrice principale de ce film, prouve que les personnes atteintes d’albinisme peuvent exercer diverses activités.  

Avec des choix esthétiques d’une grande qualité sur un sujet humaniste, “Un coin du ciel noir”  illustre surtout ce que le pouvoir de l’amour peut faire face aux préjugés.   

MediaCulture.info

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