Floriane Kaneza directrice du FIFF URUSARO : «le cinéma est un bel outil de partage de culture, c’est un art qui offre de la visibilité à tous les autres»

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur google
Google+
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur linkedin
LinkedIn
Affiche FIFF URUSARO 2020

Cinéaste burundaise installée au Rwanda, Mme Floriane Kaneza, est la directrice du Festival International des Films de Femmes URUSARO-(FIFF URUSARO) ou URUSARO International Women Film Festival-(URUSARO IWFF qui se tient à Kigali depuis 2015. Dans cet entretien, cette professionnelle de l’audiovisuel parle de ce festival dédié aux femmes,  de la 5ème édition de l’événement qui vient de se tenir cette année dans le contexte de la crise sanitaire mondiale; de la présence des femmes dans le cinéma et la place du 7ème art comme outil de développement.

Mme Floriane Kaneza, Directrice  du FIFF URUSARO
Mme Floriane Kaneza, Directrice du FIFF URUSARO

Pourquoi un festival pour les films des femmes ?

FIFF URUSARO/ URUSARO IWFF est un projet de CinéFEMMES RWANDA, une ONG locale ayant pour but de contribuer à l’évolution du cinéma au Rwanda, en mettant l’accent sur la participation de la femme dans les différents métiers du cinéma. Dans la plupart des cas, concernant le cinéma, la femme est vue « du devant la-caméra ». Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne serait pas bonne dans la pratique des outils, dans les techniques audiovisuelles, ou le travail de réalisateur. Un festival pour les films de femmes est donc l’un des canaux choisis par CinéFEMMES RWANDA pour contribuer à l’expression des femmes et la diffusion de leurs films. Ce qui m’intéresse particulièrement, puisque c’est pour moi aussi, la part de ma contribution pour permettre à la femme d’avoir plus de responsabilité.  

 Quels sont les critères pour la  participation à ce festival ? Est-il ouvert seulement aux femmes du Rwanda ?  

En premier lieu FIFF URUSARO / URUSARO IWFF prend en compte des films réalisés par les femmes, deuxièmement ceux réalisés par les hommes, mais en lien avec des sujets qui mettent en lumière la place de la femme dans la société. Après ces considérations viennent également des critères d’ordre technique. Jusque à la 4ème édition, nous avons reçu les films du continent africain  pour les compétitions. Il n’y a pas eu de compétitions pour la 5ème programmée du 4 au 11 octobre 2020 et qui s’est déroulée en raison du contexte sanitaire à travers la production et la diffusion d’émissions TV du 8 au 11 octobre. Pour la 6ème édition des innovations seront annoncées dans les mois à venir.

Floriane Kaneza après un entretien avec Jacqueline Murekeyisoni (2ème à partir de la gauche), fondatrice de CineFemmes Rwanda
Floriane Kaneza (2ème à droite) après un panel avec des gens du cinéma, dont Jacqueline Murekeyisoni, fondatrice de CineFemmes Rwanda (2ème à gauche)

Quel bilan tirez-vous de ce festival dont la 5ème édition vient de s’achever ?

La 5ème édition de URUSARO International Women Film Festival a fait l’objet d’innovations. Le festival s’est tenu sous le thème : « cinéma : outil de développement ». Les activités prévues dans le programme initial n’étaient pas réalisables, en raison des conditions de la crise sanitaire, et en tant que responsables de l’aspect artistique, nous devrions trouver une manière de faire passer des messages tout en faisant face aux contraintes financières, techniques et sécuritaires.

Prenant en compte certains paramètres nous avons décidé de faire des émissions Télé pour 4 jours, dont le contenu  porte sur 4 sous-thèmes : Investissement dans le cinéma, Marché local pour le film rwandais, Droit d’auteurs et développement, et enfin Créativité au cinéma. L’objectif général, pour le festival, était de faire passer le message sur ce que représente le cinéma au Rwanda aux yeux des différents intervenants. Après tout ce travail, assez dur, l’équipe du festival est satisfaite d’avoir apporté sa pierre à la construction de l’édifice.  

Photo de famille avec les volontaires de l’équipe du FIFF URUSORO après la remise des témoignages de satisfaction à l’issue de la 5ème édition

Dans quelle mesure le 7ème art contribue au développement, comme le dit le thème de la 5ème édition du FIFF URUSARO, « cinéma : outil du développement »?

Partant du programme de la 5ème édition, le cinéma s’est vu assigner un rôle important dans l’évolution de la société. Le cinéma est un bel outil de partage de culture, car c’est un art qui offre la visibilité à tous les autres qui s’y retrouvent. La production et la diffusion cinématographique sont des facteurs de création d’emploi ; ce qui se reflète à travers les revenus au niveau individuel, de l’État avec les taxes et impôts générés. Le cinéma a aussi un caractère éducatif, car l’audiovisuel permet une communication, et transmission avec flexibilité. Quel aurait été le canal de transmission rapide de l’information si l’audiovisuel n’avait pas été pris en considération dans le contexte  de ces épreuves sanitaires? La situation actuelle l’exprime mieux, et clarifie la part du cinéma dans le divertissement.

Comment appréciez-vous la présence des femmes dans le cinéma chez vous et sur le continent de manière générale ?

…tout comme l’homme, la femme est libre d’essayer et réussir ou échouer ; j’invite donc les femmes à toujours essayer, à persévérer en mettant en avant l’amour du travail bien

La présence ou la participation des femmes dans le cinéma, tant au Rwanda que sur le continent, est encore faible. C’est peut-être la même situation en ce qui concerne le domaine de la technologie en général. Mais localement, le Rwanda est à un bon niveau, sur la participation de la femme en politique. Nous nous demandons quand est ce que cela s’appliquera dans le domaine artistique, de la technologie en général ; le chemin est encore long mais il y a de l’espoir.

Puisque le FIFF URUSARO  est d’abord un événement dédié aux femmes, avez-vous un message pour elles ?

La plupart de nos sociétés ou communautés considèrent la femme comme l’Être faible, alors que tout comme l’homme, la femme est libre d’essayer et réussir ou échouer ; j’invite donc les femmes à toujours essayer, à persévérer en mettant en avant l’amour du travail bien.


Entretien réalisé par Mousoul
MediaCulture.info 

D'autres articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Entrez en contact avec nous!