La lauréate intervenant lors de la remise du Prix(Photo DR)
La réalisatrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani s’est hissée sur la plus haute marche du podium de la 11ème édition du Festival International du film documentaire de Saint Louis au Sénégal (Stlouis’Docs2020), qui a pris fin le 19 décembre. Elle a remporté le Grand Prix du Jury avec son documentaire « Sur les traces de Mamani Abdoulaye ».
À propos du documentaire “Sur les traces de Mamani Abdoulaye“
Le film Sur les traces de Mamani Abdoulaye, est le fruit d’une dizaine d’années de recherches sur la vie de l’écrivain, syndicaliste et homme politique nigérien dont la réalisatrice est la fille. Mais au-delà de l’histoire de Mamani Abdoulaye, le film de 63 mn sorti en 2019, coproduit par le burkinabé K. Zongo et le français Christian Lelong porte sur un pan de l’histoire du Niger avant et après l’indépendance.
Affiche du film, Sur les Traces de Mamani Abdoulaye
Pour la plupart des gens Mamani Abdoulaye (1932-1993), est juste l’auteur d’œuvres littéraires dont le roman Sarraounia, qui en 1986 a fait l’objet d’une adaptation au cinéma par le cinéaste franco-mauritanien Med Hondo. Mais à travers le documentaire Sur les traces de Mamani Abdoulaye, sa fille permet de (ré) découvrir la vie de ce militant et syndicaliste déterminé, journaliste, écrivain engagé, homme politique, député de Zinder en 1956 sous la bannière du parti Sawaba, qui a lutté pour la liberté des peuples et l’indépendance du Niger. À partir des témoignages, anecdotes, des amis, parents et connaissances de Mamani Abdoulaye, des entretiens avec des chercheurs, des informations puisées dans les archives, la réalisatrice révèle les moments marquants de la vie de son père au Niger, dans ses pays d’exil en Afrique, en Europe ; bref une vie parfois pathétique, de moments de lutte, d’exil, d’emprisonnement, d’espoir, d’amour.
La réalisatrice nigérienne Amina Mamani Abdoulaye
« Le film, c’est l’histoire de Mamani Abdoulaye. Quand on dit Mamani Abdoulaye les gens le connaissent à travers son roman Sarraounia. Au-delà de l’écrivain, qu’il a été, mon père fut un homme politique, un syndicaliste,… Ce film pour moi, c’est une quête. Je n’ai pas très bien connu mon père. J’avais 10 ans quand il était décédé en 1993 suite à un accident de circulation. Je me suis dit, pourquoi ne pas aller à la quête de cette histoire. Ainsi, j’ai commencé à rencontrer des gens, ses amis, ses compagnons de lutte du parti SAWABA. J’ai cherché partout dans les archives. J’ai cherché même dans l’histoire officielle du Niger, j’ai vu que son nom n’apparait pas ; lui et ses compagnons de lutte et tout le parti. J’ai compris qu’il y a une page, qui manque dans l’histoire officielle du Niger. C’est ce qui m’a amené à partir à la recherche des traces de mon père que je n’ai pas bien connu et de son histoire », disait la réalisatrice à propos de ce film inspirant lors de son avant-première en 2019 à Niamey.